#197 (début du récit #196) ... Comme ses bus, Colon ne fait pas l’unanimité en ce qui concerne sa sécurité, mais finalement n’était-ce pas le lot de bon nombre de grande ville ? En restant prudents, nos déplacements nous amènent à la zona libre. Une zone de libre-échange créée en 1948 pour stimuler le commerce et l’industrie de la région. Les prix plus que attractifs outrepassent nos besoins et nous font céder à quelques superflus ! Mais dans ce tourbillon de monde, de bruits et d’odeurs, la saturation de nos sens nous rappelle vite à notre nécessité : le calme de notre logis berçant. Faut dire aussi que l’environnement dans lequel il se trouve à quelque chose d’apaisant. Au milieu de la richesse des quatre écosystèmes de Portobello, nous nous sentons complètement en osmose avec la nature. Les abeilles bourdonnent. Dans nos kayaks, chaque mouvement de pédale se fait le plus doucement possible pour faire le moins de bruit. Silence ! La nature tourne ! Les hurlements des alouates raisonnent. Il parait que les cris de ces singes peuvent retentir jusqu’à 5 kilomètres dans les arbres. Tout prend de l’importance. Un crabe, un insecte, la beauté d’une racine de palétuvier. « Aqui, bien… bien », lui le sait ! Nous nous croisons, échangeons un sourire. On aime, on écoute, on s’enivre ! Plus loin, dans la forêt tropicale, il faut être patient. Juste prendre le temps, attendre, guetter, et ils se laissent observer entre les branches. Nos premiers singes hurleurs nous épient. Il y a aussi les Tamarins de Geoffroy, ces petits primates au visage imberbe avec leurs vocalises sifflantes. À nos pieds, ce sont les fourmis Atta qui sont fascinantes, on passerait des heures à regarder leur petit manège. Puis il y a les araignées, les criquets, les écureuils, les papillons, les toucans et cette végétation. Splendide, abondante, luxueuse. Nous explorons chaque biotope, mangroves, lagunes, rivières. Sous l’eau, l’abondance est tout aussi spectaculaire : poulpes, per-roquets, raies, nurserie de coraux…Et comble de délice, une superbe araignée de mer finira dans notre assiette.
